Lâcher prise
Ou peut-être Au matin de ce jour certain,
Ou tout était tracé et endormi,
Il a sonné à ma porte comme un cavalier,
Lâcher mon emprise sur ce temps et cette route,
Je ne le comprenais pas,
J’avais enfin réussi à tout gérer,
Et il s’en est allé, dans un bruit tonitruant,
Me laissant pour morte et vidée,
Alors que j’avais tout.
Son ombre planait chaque jour,
Il parsemait ces graines qui peinaient à germer,
Je ne trouvais pas quelle eau les abreuveraient,
L’idée de desserrer mes mains engourdies me faisait peur,
Mon coeur battait moins fort,
Mon âme vibrait plus haut,
Ce décalage de réalité m’assourdissait,
Le temps ne passait plus aussi vite,
Cette vie ralentissait douloureusement.
Plus son ombre se dessinait, plus j’étais en colère,
J’entendais ses appels et ses mélodies,
Mes blessures débordaient de larmes,
Ce coeur meurtri, ce mental abruti,
Une âme qui sait, habite un corps qui doute,
Le besoin d’un déclencheur divin,
Le désir de l’inexplicable,
Il fit son apparition un soir de d’été,
De ses deux mains, remplissant le creux béant.
Le soulagement de son incursion,
La peur transmutée en paix,
Ce voile de la confiance retrouvée,
Une sensation de bien-être interdit,
Mes lèvres ont prononcé ces mots délicieux,
Ces joies lettrées qui dégagent le coeur,
« On verra »,
Il était enfin arrivé, je l’avais accueilli,
Mon fameux Lâcher Prise.